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Découvrir la nature avec nos yeux d’expert.e.s

Parce que tu te demandes qu’est-ce qui se passe dans un cocon de papillon, comment se forme une tornade et comment les plantes communiquent... L'équipe de naturalistes de GUEPE a décidé de répondre à toutes tes questions, car la nature, ce n’est pas un mystère, c’est une science! Un.e naturaliste c’est quoi? En gros, c’est un.e spécialiste dont la mission première est de vulgariser les différentes sciences de la nature.

Chaque mois, on te présente une vedette, animale, végétale ou autre (oui, oui!), en plus des sujets préférés de nos naturalistes. Reste donc bien connecté.e. On va répondre aux questions de notre lectorat (incluant les tiennes) et on va aussi te proposer des places à visiter, des actions à poser, des trucs à voir et à lire. 

On te souhaite une bonne exploration de la nature!

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Aventures d'un.e naturaliste
À chaque sortie, une nouvelle fleur

Besoin de bouger? Parfait! C'est la saison des fleurs printanières. À vélo, à la course, à la marche, elles t'attendent et chaque sortie sera aussi étonnante que la dernière.

Texte paru dans Le Journal des Voisins, printemps 2025.

Le sentier ensoleillé s’ouvrait devant moi, encore sous la neige. L’air de mars était doux. Un bourdonnement familier s’éleva à mes oreilles. Une abeille! Réveillée de son sommeil hivernal, elle reprenait son labeur. Si les pollinisateurs étaient à l’œuvre, alors le réveil du sous-bois était en marche.

Illustration d'un trille rouge et d'un arisème petit-prêcheur

Les premières excursions de la saison réservent toujours leur lot de merveilles. Sans le feuillage des arbres, la lumière inonde le sol forestier, offrant aux plantes printanières l’opportunité de fleurir avant d’être reléguées à l’ombre.  

Les sentiers encore enneigés se prêtaient à une sortie en fatbike. Je pédalais lentement, scrutant le tapis blanc, jusqu’à repérer une feuille au bout rigide dans la neige. Un perce-neige! Sa tige frêle mais résolue portait un bouton encore fermé pointant vers le sol. Des protéines spéciales empêchent les cristaux de glace de s'installer dans ses cellules et de les percer, une incroyable adaptation au froid.

Perce-neige

Quelques jours plus tard, alors que la neige fondait à vue d’œil, j’enfilai mes chaussures de course et pris la direction du parc. Le sentier humide sous mes pas était bordé de capitules jaunes. Souvent confondu avec les pissenlits, le tussilage pas-d’âne osait déjà annoncer le printemps du haut de ses tiges mauves dressées.

Tussilage

Plus loin, un bouquet d’hépatiques s’épanouissait. Ces plantes rusées conservent leurs feuilles toute l’année, leur permettant de capter la lumière dès la fonte des neiges. Je m’accroupis, observant leurs tiges velues rouge sombre contrastant avec les derniers restants de neige.  

Hépatiques

Début avril, j'enfourchai mon vélo pour sillonner les sentiers de la péninsule du Bois-de-Liesse. Ce jour-là, le bleu des scilles de Sibérie tapissait les sous-bois. Comme tant d’autres fleurs printanières, les scilles puisent dans leurs bulbes de l’énergie stockée pour fleurir rapidement.

Scilles de Sibérie

Maintenant, à la mi-avril, la neige est complètement fondue. Je file en patins à roues alignées près d'un boisé et je stoppe net. Bien cachée, dans la verdure naissante, une étrange fleur à capuchon rayé attire mon regard. L’arisème petit-prêcheur est une véritable beauté camouflée! Non loin, une tige noire porte de bizarres tentacules et de petites fleurs mauve foncé! Le caulophylle géant, en pleine métamorphose, deviendra bientôt une plante aux larges feuilles vertes avec des fruits bleus.

Bientôt, mai frappera à la porte, et je planifie déjà une longue randonnée. Sous la canopée grandissante, un spectacle grandiose se prépare. Des tapis gigantesques de trilles blancs, parsemés de quelques trilles rouges, s’étendront à perte de vue. Leurs pétales oscilleront sous la brise, diffusant une odeur fétide imperceptible, un stratagème pour attirer les mouches hâtives. Plus loin, les érythrones d’Amérique feront danser leurs fleurs jaunes pendantes au-dessus de leurs feuilles tachetées parmi les jeunes crosses de fougères. Un spectacle à me pas manquer!  

Trilles blancs

Chaque sortie révèle une nouvelle beauté, une nouvelle couleur, une autre merveille floristique du printemps. Et vous, qu’attendez-vous pour partir à la découverte de ces trésors éphémères? Chaussez vos bottes, enfourchez votre vélo, lancez-vous sur les sentiers : les fleurs vous attendent.

Par Anne Frédérique, chargée de projet, conception

Sources images : dessin et photos d'Anne F. Préaux

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Aventures d'un.e naturaliste
Un stage chez GUEPE

Notre stagiaire se raconte. Penses-tu qu'il a aimé son expérience?

En mars 2025, notre équipe a eu le plaisir d’accueillir un stagiaire d’une semaine, étudiant pour devenir guide en tourisme d’aventure, qui a pu assister à diverses activités d’animation avec nos naturalistes.

En fin de stage, nous lui avons demandé quelques mots sur son expérience : « Je décrirais mon expérience chez GUEPE comme captivante, engageante et surtout passionnante!!! Je pense que ce qui m’a le plus surpris est l’ADN de GUEPE : Des valeurs, un esprit, une vision reliée entre chaque membre d’une équipe, devrais-je dire une famille qui travaille à rendre l’impossible possible, à rendre notre société plus verte. »  

Ses moments les plus marquants? « [T]ous ces mercis accompagnés de sourires fendues jusqu’aux oreilles. Des enfants préscolaires faisant leurs premiers pas de raquette à neige, aux adultes curieux d’en apprendre plus sur les rapaces et leur super-pouvoir en passant par des jeunes adolescents émerveillés de trouver les trésors cachés dans leur cour-arrière, soit les parcs-nature de l’île de Montréal. »

Il a particulièrement aimé l’activité de survie douce, pendant laquelle il a pu transmettre des stratégies pratiques pour se protéger face aux conditions hivernales. « J'ai trouvé cette animation accessible puisque la thématique était abordée de façon théorique, renforçant ainsi les connaissances de la forêt dans le but d’apprendre à y vivre et non la subir. »

Il affirme également : « Je crois qu’adopter une approche Sans trace est indispensable à la santé d’un écosystème au long terme. Une façon efficace de comprendre cette importance est de sensibiliser et d’éduquer la population sur la fragilité de la nature et tout ce qu’elle nous apporte, sans rien demander en retour. C’est à nous de lui donner le respect et la reconnaissance qu’elle mérite et je pense que GUEPE fait du très beau boulot à ce niveau. »

Ses projets maintenant? « Ce stage court, mais intense a confirmé mon amour pour les sciences de la nature et j’ai plus que hâte d’entamer mon baccalauréat en biologie et revenir chez GUEPE avec le coffre à outils encore plus rempli! »

Nika, à gauche et un de ses mentors, Niels, en plein action

Nous n’aurions pas pu demander un meilleur témoignage! Merci, Nika, pour ton beau travail! Bonnes études et au plaisir de te revoir un jour!

Source image : GUEPE

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Ailleurs
Le superpouvoir des méduses : le clonage

As-tu déjà entendu parler des polypes de méduse? C'est un des pouvoirs extraordinaires les mieux gardés des océans. On t'explique!

Flottant paisiblement dans les océans, les méduses semblent tout droit sorties d’un conte fantastique. Si bien que certains films s’en sont inspirés comme le célèbre Avatar! En effet, ces petits animaux marins nous intriguent par leur transparence, leur grâce et... leur incroyable capacité à se reproduire. Si les superhéros avaient des équivalents marins, les méduses seraient en tête d’affiche grâce à leur pouvoir extraordinaire : le clonage.  

Une méduse Aurélie

Le cycle de vie surprenant des méduses

Avant de parler de clonage, il faut tout d’abord comprendre comment vit une méduse. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la méduse que l’on voit flotter n’est qu’une étape de sa vie. En réalité, elle commence sous une forme différente et beaucoup moins connue : le polype.  

Le polype est un peu comme une « usine vivante ». Fixé sur un rocher ou une coquille, il reste immobile... mais ne te laisse pas tromper par son apparente tranquillité : c’est là que son pouvoir opère.  

Le superpouvoir du polype : se cloner encore et encore

Chez la méduse Aurélie, le polype a une capacité étonnante : tant qu’il se trouve dans des bonnes conditions et avec suffisamment de ressources, il peut se cloner quasiment à l’infini jusqu’à la fin de sa vie! Imagine une plante qui repousserait éternellement ses feuilles à l’aide d’une multitude de nouveaux bourgeons. Chaque polype cloné peut produire à son tour des copies identiques de lui-même, prêtes à se transformer en bébés méduses.  

Mieux encore, lorsqu’il décide que c’est le moment, le polype change de stratégie. Il entre dans une phase appelée strobilation, un processus où il se scinde en une série de disques empilés. Chaque disque devient une éphyrule, une jeune méduse, qui finira par grandir pour se retrouver en plein milieu de l’océan. Une fois sa mission terminée, le polype va se dégrader et mourir pour laisser la place à de nouveaux polypes qui reprendront le même processus.  

Une colonie de polypes (ou des petits clones)

Une arme secrète contre les défis de la vie

Pourquoi ce pouvoir aussi incroyable est-il apparu chez ces petits animaux marins? Parce que la vie marine est pleine de dangers. Les méduses adultes peuvent être mangées, emportées par les courants, ou mourir de vieillesse. Mais les polypes restent là, prêts à donner naissance à une nouvelle génération de méduses dès que les conditions s’y prêtent. C’est un véritable plan B biologique! En se clonant, le poype s’assure que, même en cas de catastrophe, la survie de l’espèce est presque garantie.  

Ainsi, la méduse Aurélie nous montre que les océans regorgent de superpouvoirs insoupçonnés. Derrière son apparence délicate se cache une véritable stratégie de survie, basée sur un talent unique : le clonage. Alors la prochaine fois que tu observeras ces petits animaux onduler dans un aquarium ou dans la mer, souviens-toi que tu es face à une championne de l’évolution.

Cute et clonée! :)

Par Arthur, éducateur-naturaliste

Sources images : Alexander Vasenin, Tyler Yeo, StockSnap

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Aventures d'un.e naturaliste
Les loutres d’Ahuntsic : une rencontre hivernale

On te raconte une observation hors du commun au parc-nature du Bois-de-Liesse, en plein hiver!

Texte paru dans Le Journal des Voisins, hiver 2025.

De la fenêtre de la maison du Ruisseau, d’où notre équipe travaillait, on pouvait voir la neige tomber sur le marais du ruisseau Bertrand. Dans le froid de l’hiver, une scène fascinante s’offrait à nous à la péninsule du Bois-de-Liesse. Un groupe de loutres de rivière s’ébattait joyeusement, glissant gracieusement sur la glace et plongeant dans les eaux glacées à travers des brèches naturelles. Leur énergie semblait contraster avec la quiétude hivernale du marais silencieux.  

Illustration de loutre de rivière

Les loutres de rivière sont de remarquables acrobates des milieux aquatiques, et leur survie en hiver repose sur un éventail d’adaptations fascinantes. Leur pelage dense constitué de deux couches offre une isolation exceptionnelle contre le froid mordant. Une couche interne très fine de sous-poil les garde au chaud, tandis qu’une couche externe d’épaisse fourrure imperméable repousse l’eau glacée. De plus, ces mammifères possèdent des glandes produisant une huile qui aide à renforcer cette protection naturelle.

Mais ce n’est pas tout. Les loutres sont aussi capables de retenir leur souffle pendant plusieurs minutes, un atout crucial pour explorer sous la glace à la recherche de poissons et d’autres proies. En hiver, elles choisissent de s’installer dans des plans d’eau qui offrent des zones de glace fragmentée, facilitant l’accès à l’eau libre. Elles recherchent aussi des berges ayant des abris naturels ou pouvant être excavées.  

De plus, en hiver, il n’est pas rare de les voir actives de jour, bien que les loutres de rivière soient généralement nocturnes. Elles profitent ainsi des températures plus douces et de quelques rayons de soleil.  

Un élément étonnant de leur comportement hivernal est leur utilisation de la glisse comme mode de déplacement. Sur la glace du marais, les loutres se propulsaient avec leurs pattes puissantes, se laissant ensuite glisser sur leur ventre. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer des traces laissées par leurs glissades sur les rives du marais. Ce comportement, bien qu’amusant à observer, a aussi un objectif pratique : il permet d’économiser de l’énergie tout en se déplaçant efficacement.

La belle glissade!

Le groupe que j’ai eu la chance d’observer était composé d’une femelle adulte et de ses petits du printemps précédent, un regroupement typique chez les loutres de rivière. La mère ouvrait la marche, s’arrêtant régulièrement pour s’assurer que les trois petites loutres suivaient. Ces dernières glissaient maladroitement derrière elle, s’arrêtant parfois pour se chamailler joyeusement avant de repartir à toute vitesse. Les femelles jouent un rôle central dans l’éducation des jeunes, et l’hiver est une période d’apprentissage intensif. Le jeu, un élément omniprésent dans leur comportement, sert à développer des compétences essentielles à leur survie. En observant leurs glissades, leurs plongeons et leurs chasses simulées, on comprend que ces activités leur enseignent non seulement à perfectionner leur habileté à attraper des proies, mais également à naviguer dans des environnements complexes et parfois dangereux ainsi qu’à construire des liens sociaux.

 

Cette observation hors du commun dans la nature m’a fait réfléchir à l’importance de prendre le temps d’explorer les parcs en milieu urbain. Ils regorgent de secrets et de surprises. Visitez-vous régulièrement ces espaces? Les parcs-nature comme celui du Bois-de-Liesse ou de l’Île-de-la-Visitation, mais aussi le parc de la Merci ou des Bateliers, sont des havres parfaits pour observer non seulement les loutres, mais aussi d’autres mammifères semi-aquatiques actifs en hiver, comme les castors et les rats musqués. Ces créatures jouent un rôle vital dans leurs écosystèmes et offrent une occasion unique d’émerveillement, même dans le froid de l’hiver. Alors, habillez-vous chaudement, munissez-vous de jumelles, et partez à la rencontre de la nature hivernale à deux pas de chez vous!

Un véritable viédo de cette véritable rencontre

Par Anne Frédérique, chargée de projet, conception

Sources images : dessin d'Anne F. Préaux, Shutterstock, Shutterstock (Lee Ellsworth), GUEPE

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Vedette du mois
La spéciation : une rupture évolutive

On t'explique la spéciation grâce à la rainette faux-grillon de l’Ouest et à la rainette faux-grillon boréale. Ça part!

La rainette faux-grillon de l’Ouest, cette petite cutie masquée - qui ressemble un peu d’ailleurs à notre autre grenouille masquée, la grenouille des bois - n'a pas la vie facile. En plus d'être menacée à l'échelle provinciale et fédérale, elle vit possiblement une crise d'identité! Sans blague!

Elle s’appelle légalement la rainette faux-grillon de l’Ouest, oui, mais des analyses génétiques ont révélé que certaines populations du sud-ouest du Québec et de l’est de l’Ontario pourraient être une différente espèce, soit... Des rainettes faux-grillon boréales - Dundunduuuuun!

Ces deux espèces sont distinctes, mais pourtant très similaires – tellement que des pros ont souvent de la difficulté à les différencier! Leur ressemblance laisse supposer qu’elles sont probablement étroitement reliées. (Attention à cette supposition, car il ne faut pas oublier la convergence évolutive! Dans ce cas-ci, elles sont bel et bien étroitement reliées.) Comment ont-elles alors divergé? Comment se fait-il qu’un ancêtre commun puisse produire deux espèces distinctes? C’est un phénomène qu’on appelle la spéciation.

Rainette faux-grillon de l'Ouest
Rainette faux-grillon boréale

L’incompatibilité amoureuse, une recette simple

Il y a plus d’une façon pour qu’une telle divergence puisse arriver, mais à la base, chez les espèces à reproduction sexuée*, on a besoin de deux ingrédients :  

  1. L’isolation génétique : il faut que deux groupes d’une même espèce cessent de se reproduire entre eux pour éviter qu’ils se partagent toute mutation génétique qui pourrait survenir (car c’est l’accumulation de mutations génétiques différentes qui pourrait commencer à distinguer un groupe de l’autre).  
  1. Le temps : il faut que cette isolation dure assez longtemps pour que l’évolution prenne son cours! Si assez de temps passe pour permettre à assez de différences (ou mutation génétiques) de s’accumuler, les groupes ne pourront plus se reproduire entre eux – tu te souviens du concept biologique d’espèce**?

Les aléas des relations à longue distances

Il n’y a pas de façon plus facile d’isoler deux groupes qu’avec une barrière géographique! C’est exactement ce qui se passe dans le cas de la spéciation allopatrique*** (du grec ancien « allos » et « patris », signifiant « autre » et « patrie », respectivement). Imaginons, par exemple, un cas fictif où des souris d’une même espèce habitent un territoire montagneux enneigé. Le climat se réchauffe et la neige fond progressivement. La vallée entre des montagnes A et B se fait inonder et crée une rivière permanente. Les souris de la montagne A ne peuvent plus traverser la vallée et sont dorénavant isolées des souris de la montagne B. On a maintenant une recette gagnante pour que les deux populations de souris évoluent séparément. Il ne reste plus que le passage du temps et un peu de hasard!  

Si les souris A et B subissent différentes pressions dans leur environnement, cela peut également aider au processus. Disons qu'un prédateur terrestre des souris, comme le renard roux, a été coincé sur la montagne B après l’apparition de la rivière. La sélection naturelle favorisera des souris B qui auront des traits avantageux pour éviter la prédation par le renard! En revanche, sur la montagne A, il n’y a pas de prédateurs, mais les ressources sont rares! Les souris A qui ont des traits favorables à la compétition seront favorisées par la sélection naturelle.

Une souris isolée

Quand les différences sont irréconciliables

Dans le cas de la spéciation sympatrique, les populations ne sont pas isolées géographiquement. L’histoire se corse donc un peu! C’est un cas où la variété d’habitats ou de ressources sur un territoire, ou encore le type de contraintes environnementales pourraient jouer un rôle. La plasticité phénotypique est également un élément qui est reconnu pour aider à cela.

Prenons l’exemple fictif d’un insecte qui dépend d’une plante hôte A pour compléter son cycle de vie. Si certains individus commencent à se nourrir d’une nouvelle espèce de plantes hôtes B qui vient à maturité un mois plus tard que la plante A, la maturité sexuelle de l’insecte pourrait être décalée chez les groupes qui dépendent de la plante B, ce qui fait que les individus cherchant des partenaires de reproduction pourront seulement se reproduire avec les insectes ayant eu la même plante hôte. Si cela se poursuit génération après génération pendant des milliers d’années, les insectes pourraient tranquillement commencer à former deux espèces distinctes, une qui dépend de la plante A et une autre qui est spécialisée à la plante B.

Quand rien ne joue en faveur de la relation

Il existe aussi un entre-deux : une situation où la barrière géographique n’est pas totale, mais partielle. C’est un cas où le phénomène de spéciation se produirait parmi des individus d’une même espèce répartis sur un très grand territoire, rendant les rencontres difficiles. Si les habitats varient d’une extrémité à l’autre du territoire, des sous-groupes pourraient s’adapter à différents habitats. Si un grand territoire s’étend du nord au sud, par exemple, c’est facile d’imaginer que les individus au nord et au sud n’affrontent pas les mêmes conditions environnementales et seront peut-être favorisés différemment par la sélection naturelle. C’est ce qu’on appelle la spéciation parapatrique.

Crise d’identité résolue?

Dans le cas des rainettes faux-grillon et des espèces apparentées, difficile de savoir ce qui a causé leur spéciation (ça remonte à LONGTEMPS). Par contre, peu importe comment elles ont divergé et qu’elles soient des rainettes faux-grillon boréales ou des rainettes faux-grillon de l’ouest, cette crise d’identité est atténuée par une chose qui ne change pas : elles demeurent menacées à l’échelle provinciale et fédérale. Il est donc essentiel de poursuivre les efforts de protection de son habitat. Tu veux faire quelque chose toi aussi? Découvre ce que tu peux faire sur le site officiel de la rainette faux grillon!

NOTES

*Chez les espèces à reproduction asexuée, c’est une autre histoire. On y reviendra!

**Il y a plus que le concept biologique qui tente de définir le mot « espèce », mais on y reviendra.

***Il y a d’autres types de spéciation, comme la spéciation péripatrique, qui impliquent une barrière géographique, mais pour garder ça simple, on te parle seulement de la spéciation allopatrique ici.

Par Émilie, communicatrice scientifique

Sources images : Benny Mazur, Andrew DuBois, Andy Reago & Chrissy McClarren

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