À chaque sortie, une nouvelle fleur

22/2/2025
Aventures d'un.e naturaliste

Texte paru dans Le Journal des Voisins, printemps 2025.

Le sentier ensoleillé s’ouvrait devant moi, encore sous la neige. L’air de mars était doux. Un bourdonnement familier s’éleva à mes oreilles. Une abeille! Réveillée de son sommeil hivernal, elle reprenait son labeur. Si les pollinisateurs étaient à l’œuvre, alors le réveil du sous-bois était en marche.

Illustration d'un trille rouge et d'un arisème petit-prêcheur

Les premières excursions de la saison réservent toujours leur lot de merveilles. Sans le feuillage des arbres, la lumière inonde le sol forestier, offrant aux plantes printanières l’opportunité de fleurir avant d’être reléguées à l’ombre.  

Les sentiers encore enneigés se prêtaient à une sortie en fatbike. Je pédalais lentement, scrutant le tapis blanc, jusqu’à repérer une feuille au bout rigide dans la neige. Un perce-neige! Sa tige frêle mais résolue portait un bouton encore fermé pointant vers le sol. Des protéines spéciales empêchent les cristaux de glace de s'installer dans ses cellules et de les percer, une incroyable adaptation au froid.

Perce-neige

Quelques jours plus tard, alors que la neige fondait à vue d’œil, j’enfilai mes chaussures de course et pris la direction du parc. Le sentier humide sous mes pas était bordé de capitules jaunes. Souvent confondu avec les pissenlits, le tussilage pas-d’âne osait déjà annoncer le printemps du haut de ses tiges mauves dressées.

Tussilage

Plus loin, un bouquet d’hépatiques s’épanouissait. Ces plantes rusées conservent leurs feuilles toute l’année, leur permettant de capter la lumière dès la fonte des neiges. Je m’accroupis, observant leurs tiges velues rouge sombre contrastant avec les derniers restants de neige.  

Hépatiques

Début avril, j'enfourchai mon vélo pour sillonner les sentiers de la péninsule du Bois-de-Liesse. Ce jour-là, le bleu des scilles de Sibérie tapissait les sous-bois. Comme tant d’autres fleurs printanières, les scilles puisent dans leurs bulbes de l’énergie stockée pour fleurir rapidement.

Scilles de Sibérie

Maintenant, à la mi-avril, la neige est complètement fondue. Je file en patins à roues alignées près d'un boisé et je stoppe net. Bien cachée, dans la verdure naissante, une étrange fleur à capuchon rayé attire mon regard. L’arisème petit-prêcheur est une véritable beauté camouflée! Non loin, une tige noire porte de bizarres tentacules et de petites fleurs mauve foncé! Le caulophylle géant, en pleine métamorphose, deviendra bientôt une plante aux larges feuilles vertes avec des fruits bleus.

Bientôt, mai frappera à la porte, et je planifie déjà une longue randonnée. Sous la canopée grandissante, un spectacle grandiose se prépare. Des tapis gigantesques de trilles blancs, parsemés de quelques trilles rouges, s’étendront à perte de vue. Leurs pétales oscilleront sous la brise, diffusant une odeur fétide imperceptible, un stratagème pour attirer les mouches hâtives. Plus loin, les érythrones d’Amérique feront danser leurs fleurs jaunes pendantes au-dessus de leurs feuilles tachetées parmi les jeunes crosses de fougères. Un spectacle à me pas manquer!  

Trilles blancs

Chaque sortie révèle une nouvelle beauté, une nouvelle couleur, une autre merveille floristique du printemps. Et vous, qu’attendez-vous pour partir à la découverte de ces trésors éphémères? Chaussez vos bottes, enfourchez votre vélo, lancez-vous sur les sentiers : les fleurs vous attendent.

Par Anne Frédérique, chargée de projet, conception

Sources images : dessin et photos d'Anne F. Préaux

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