Un indispensable troueur : le pic bois

28/11/2018
Quoi faire?

On te propose de parcourir les sentiers et de jouer à un de nos jeux préférés de naturalistes : quel pic a fait ça? On te parle ici, et bien entendu, de trous de pic bois… Au Québec, on est très chanceux de pouvoir observer ces fantastiques oiseaux toute l’année durant et s’ils sont trop bien cachés, on peut entendre le tambourinement de leur bec sur les arbres* ou encore spotter leur trous ici et là.

Une femelle pic mineur qui travaille fort

Pourquoi faire des trous?

D’abord pour manger. Les pics sont la plupart d’insatiables insectivores et se nourrissent de bibittes qui vivent sous, dans et sur l’écorce des arbres. Ceci leur confère un statut de gestionnaires d'espèces envahissantes. En hiver, plusieurs d’entre-eux complètent leur alimentation avec des fruits et des graines. Les pics créent aussi des cavités pour nicher. C’est là, en sûreté, que les oisillons apprendront à piquer le bois et à se servir de leur pattes à quatre doigts pour grimper et s’agripper (certains pics n’ont que trois doigts par contre). Pas d’inquiétude, si le pic perce les arbres vivants (ce qui n’est pas le cas de toutes les espèces, certaines sont spécialistes du bois mort), les trous n’endommagent pas les arbres.

Nos espèces et leurs trous

  • Pic mineur : le plus petit de nos pics. Parce qu’il ne pèse presque rien, il peut faire des trous très haut dans les arbres. On trouve ses trous ronds dans des troncs ou des branches aussi petites que 10 cm de diamètre!
  • Grand pic : le plus grand des picidés québécois. Il fait, évidemment, les plus grands trous, généralement allongés et seulement sur les troncs solides des arbres morts.
  • Pic chevelu : plus grand qu’un pic mineur, il fait des trous aussi ronds qu’eux, mais un peu plus grands.
  • Pic à dos noir : cet oiseau discret se retrouve le plus souvent en milieu forestier et il se spécialise dans les insectes de bois brûlé. Autour de la cavité de nidification, généralement dans un conifère, il va retirer l’écorce de l’arbre.  
  • Pic à dos rayé : on retrouve ce pic dans des milieux similaires à son cousin à dos noir. Ils cherchent les mêmes types d’insectes et d’arbres : ils sont en directe compétition.
  • Pic à ventre roux : vivant dans les milieux marécageux, il se nourrit en léchant les crevasses des écorces ou en attrapant des insectes au vol et ne fait pas de trous d’alimentation à proprement parlé. Pour nicher, il choisit une branche ou un tronc de bois mou (comme un orme ou un saule) dans lequel il fait un trou discret qu’il tapisse de copeaux de bois.

À cette longue liste s’ajoutent deux plumeaux qui nous quittent pour l’hiver : le pic flamboyant et le pic maculé. La raison de leur départ est assez simple, le premier se nourrit d’insectes au sol et le second de la sève des arbres. Avec la neige, c’est donc pas évident pour eux de s’alimenter. Par contre, même en hiver, tu peux trouver les petits trous en rangs horizontaux du pic maculé sur les troncs d’arbres.

Et finalement, le pic à tête rouge est aussi un migrateur. Toutefois, cette espèce est très rare au Québec, elle y est d’ailleurs menacée ainsi qu’au Canada. Si ce pic creuse un trou pour nicher, ce sera dans un tronc d’arbre mort à partir d’une crevasse déjà existante, sinon, dans un poteau ou un pieu de clôture.  

Un grand trou de grand pic

Un indispensable

Dernière chose sur les pics : ils sont des espèces clé de voûte. Non, ils ne sont pas des férus de serrures, mais bien des animaux qui permettent l’établissement de d’autres espèces. Pour nicher, les pics font de nouveaux trous tous les ans. Les anciens nids sont donc disponibles à qui sera le plus rapide. Et c’est pas seulement les oiseaux, comme les petites nyctales, les mésanges à tête noire ou les canards branchus, qui en profitent, les polatouches (les écureuils volants), les chauves-souris, même des ratons laveurs peuvent élire domicile dans un vieux trou de pic. Ainsi, quand dans un écosystème les pics sont présents, d’autres espèces pourront s’y établir. Ils favorisent donc une grande biodiversité dans les milieux qu’ils ont colonisé! Wow.

NOTE

* Ces piqueurs sont équipés d’un long bec et d’un coussinet cervical osseux qui amortissent le choc des coups donnés sur un tronc, évitant ainsi les commotions cérébrales répétées…

Source image : Pixabay

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