La mosaïque alimentaire

11/2/2019
Qc-Nature

On profite de la journée Darwin, le plus connu des naturalistes et le père de la théorie de l’évolution, pour te parler d'une autre théorie de l’écologie : les relations trophiques.

On ne va pas t’expliquer c’est quoi une chaîne alimentaire (ou trophique), mais on veut éclaircir certains principes mal connus dans les relations de prédation dans les écosystèmes. Dans la chaîne alimentaire, on installe chaque maillon sur un niveau trophique : les niveaux inférieurs se font manger par les supérieurs. Cette série commence toujours avec un organisme autotrophe, qui produit lui-même sa nourriture par photosynthèse, autrement dit, un végétal. Puis, on grimpe de niveau en niveau vers les individus hétérotrophes (ceux qui ne peuvent pas fabriquer leur nourriture), en passant donc par les herbivores pour arriver aux top prédateurs et aux décomposeurs.

Un exemple simple de chaîne trophique, où la plante (le producteur) se fait manger par le lapin qui lui se fait manger par le renard. Ici, le renard est au niveau trophique supérieur.

Dans cette chaîne, l’énergie circule. Elle passe de la plante au lapin, puis au renard. Par contre, seulement une petite quantité d’énergie est transmise d’un individu à l’autre. Dans les niveaux trophiques les plus bas, les consommateurs accumulent assez d’énergie et en allouent beaucoup à la reproduction, ce qui fait que leur nombre est généralement grand. Au contraire, dans les niveaux supérieurs, les espèces utilisent leur énergie pour la survie (comme pour la chasse) et très peu pour la reproduction. Par exemple, les lapins à queue blanche peuvent avoir jusqu’à 4 portées par année tandis que les renards ont une seule portée annuellement. La quantité d’énergie est donc utilisée différemment selon sa quantité et le niveau trophique.

En plus de l’énergie, certaines substances toxiques peuvent aussi (et malheureusement) voyager entre les niveaux. On appelle ça la bioaccumulation (on t’en parle aussi dans ce vidéo).

Dans tous les écosystèmes, on retrouve ces relations de prédation entre les organismes. Mais de croire que c’est aussi simple d’une chaîne linéaire, c’est un peu comme penser que la Terre est plate. La réalité, c’est que les relations trophiques sont très complexes et elles ressemblent beaucoup plus à des entrelacements qu’à une ligne : on appelle ça les mosaïques alimentaires.

Dans cet exemple simple de mosaïque trophique, la buse, le renard et le pékan sont les prédateurs des niveaux supérieurs.
N.B. Les décomposeurs ne sont pas représentés ici.

La structure et la complexité de ces réseaux sont des indicateurs de stabilité et de résilience des écosystèmes et des populations qui les habitent. Et chaque niveau influe un autre. Disons qu’on a une forêt remplie de cerfs de Virginie, mais pas de loup ou de coyote pour réguler la population. Les nombreux cerfs exerceront une forte pression sur les végétaux jusqu’à les faire disparaître et l’écosystème en sera débalancé. Ainsi, le sous-bois sera beaucoup plus clairsemé ce qui réduit grandement les cachettes pour les plus petits animaux. Il ne restera que des grands arbres et aucun petit pour reprendre le dessus lorsque les gros mourront. Dès qu’un déséquilibre est en place, la biodiversité réduit considérablement.

On pense souvent que la chaîne alimentaire, c’est un concept simple, mais quand on l’observe comme une mosaïque (comme elle doit être analysée), on se rend vite compte que sa complexité fait toute la différence dans la résilience des écosystèmes.

Sources images : GUEPE, Karen Arnold, GUEPE

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