Notre baleine blanche, le béluga

3/3/2020
Vedette du mois

Le béluga. La fameuse baleine blanche du Saint-Laurent. Ce cutie est un emblème fort de la fragilité du fleuve. Sa blancheur, son melon bien rond, son petit sourire en coin, sa rareté, son histoire… tout ça fait du béluga, une espèce charismatique bien spéciale.

Le béluga est une baleine à dents qui appartient à la famille des monodontidae, comme le narval, des baleines qui n’ont pas de nageoire dorsale et ont une flexibilité dans le cou qui leur donne un p’tit air curieux sur les photos. Le béluga est une baleine nordique de l’océan arctique qui vit près du cercle polaire. Fun fact, au Québec, on est assez chanceux de pouvoir observer les bélugas si facilement. En fait, la population du Saint-Laurent, c’est la population la plus au sud de toute la planète! Merci à la dernière glaciation qui leur a permis de nager jusqu’ici et de rester dans les eaux froides de notre grand estuaire!

Être un mammifère marin résident de l’estuaire du Saint-Laurent ce n’est pas donné à toutes les espèces. Chez les baleines, il n’y a que les bélugas qui sont ici toute l’année (à part quelques observations inusitées d’autres espèces en hiver). Lorsqu’ils migrent, les bélugas rejoignent le golfe ou le fjord du Saguenay, selon les saisons. Mais comme il s’agit d’une baleine nordique bien adaptée à l’eau froide, le béluga n’a pas besoin de rejoindre les eaux tropicales pour mettre bas: il le fait ici au début de l’été!

En étant donc isolée des autres populations de la même espèce, la population du Saint-Laurent vit toutes sortes de problématiques. D’abord, la chasse à la baleine a fait diminué drastiquement le nombre d’individus présents dans le Saint-Laurent (comme les bisons…). On chassait autrefois le béluga, ou le marsouin blanc comme on l’appelait dans l’temps, pour toutes sortes de raisons: sa graisse pour allumer les phares et les lanternes, sa chaire, mais surtout, on chassait le béluga pour simplement l’éliminer. Il avait la réputation de nuire à la pêche à la morue et le gouvernement payait alors les chasseurs qui lui ramenaient les queues des bélugas abattus. On bombardait littéralement les groupes de bélugas avec des avions, les accusant de manger toute la morue du fleuve. T’as bien lu. Et pourtant, une dizaine d’années plus tard, lors de la première étude biologique sur l’espèce, on découvre que le béluga préfère manger des petites espèces de poissons sans intérêt commercial… #mercilascience

En direct de Tadoussac, Québec

Aujourd’hui, bien que la chasse soit interdite depuis quelques décennies, il reste que le béluga a de la difficulté à se remettre de cette chasse abusive. Les naissances n’arrivent pas à faire augmenter le nombre d’individus de la population. Chaque année, beaucoup de bélugas meurent de cancers ce qui est très inusité pour une espèce sauvage. Les hypothèses sont nombreuses: stress causé par le bruit des bateaux, réchauffement de l’eau et changement dans la diète, bioaccumulation de médicaments dans les tissus ce qui mélange les hormones des mâles et des femelles affectant alors leur fitness (ou leur fertilité)… Toutes les carcasses de bélugas sont envoyées à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe pour une autopsie détaillée.

Les temps ont bien changé et on protège maintenant le plus possible cette population de bélugas de plus en plus fragile. Selon Pêches et Océans Canada, vers la fin des années 1800, on estimait à 10 000, le nombre de bélugas dans notre estuaire. Aujourd’hui, la population compte entre 800 et 900 individus. C’est donc toute une chance de pouvoir les observer dans l’estuaire du Saint-Laurent!  


Sources images : Piqsels, Luca Galuzzi

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