En vedette ce mois-ci : la rigueur

6/5/2021
Vedette du mois

Qu’on s’en serve pour qualifier un trait de caractère d’une personne sévère, illustrer la rudesse de l’hiver québécois ou critiquer une nouvelle politique économique, la rigueur est souvent synonyme de rigidité ou d’inflexibilité. Mais la rigueur, c’est aussi intrinsèque à la méthode scientifique. En ce cas, on fait plus référence à la précision et à la justesse. C’est une « qualité d’une personne ou du travail de recherche qu’elle accomplit, dont les propos, généralement d’ordre scientifique, présentent une grande exactitude et une logique inflexible », définit l’Office québécois de la langue française. La recherche scientifique est empreinte de rigueur.

Mais avant d’aller trop loin, la fameuse méthode scientifique, sais-tu ce que c’est? Même si certains l’apprennent depuis la première année du primaire, ça vaut quand même le coup de faire un petit rappel.  

Étudier l’espace, ça prend de la rigueur

Observer pour comprendre

La première étape, c’est l’observation. Tout ce qui peut être observé peut être étudié : les plantes, la météorologie, les mouvements sociaux… Et même notre planète! D’ailleurs, l’invention d’instruments d’observation tels que le microscope ou le télescope a permis d’ouvrir de nouvelles opportunités de recherche comme l’infiniment petit et l’infiniment grand. Mais attention à la reproductibilité! L’observation doit pouvoir être répétée par d’autres personnes, dans des lieux différents et selon des critères précis. Ici, pas de place pour les miracles!  

C’est à ce moment qu’on commence à s’interroger. En fonction de nos connaissances, de la littérature scientifique* et des observations qui nous semblent pertinentes, on se pose des questions sur les liens entre les différents phénomènes et on essaie d’expliquer les choses. On crée alors l’hypothèse : LA question qui décide et orientera la suite de la recherche. Cette étape-là, c’est un peu un art qui nécessite imagination et intuition. Mais attention! Il faut que l’hypothèse reste cohérente avec les acquis scientifiques.  

Étudier la nature, ça prend de la rigueur

Essayer et analyser

On est maintenant prêts pour l’expérimentation. Ici, les choses se corsent! On n’ira pas trop en détail. Dans certaines sciences, l’expérimentation passe par une observation encadrée comme en astronomie, paléontologie ou climatologie. Pour d’autres, telles que la physique, la chimie ou la biologie, c’est le temps de l’expérimentation. Pour cela, le scientifique doit établir une méthodologie et contrôler les conditions dans lesquelles l’expérimentation aura lieu. Celle-ci doit être reproductible. Les résultats seront analysés et interprétés en fonction des connaissances actuelles pour en arriver à une conclusion. Est-ce que mon hypothèse de départ est vérifiée ou non? En partie? Quels éléments seraient à modifier?

Finalement, les chercheurs publient leurs travaux dans des revues savantes où le tout sera validé par d’autres spécialistes afin de garantir la crédibilité. C’est ce qu’on appelle dans le jargon « la révision par les pairs ». Enfin, une panoplie d’autres chercheurs feront des études similaires. Arriver à un consensus scientifique et des constats solides est un processus lent, qui nécessite essais et erreurs pour avancer.  

En bref, la science prend du temps et la méthode scientifique impose la rigueur : chaque étape doit être réalisée dans la plus grande exactitude, chaque avancée est discutée par les autres scientifiques et chaque étude doit et sera répétée pour confirmer les conclusions.  

Des ajustements nécessaires

Même si la science reste très rigoureuse, il y a parfois des erreurs qui s’y glissent. Après tout, elle est pratiquée par les humains. Et qui est parfait? Aussi, au fur et à mesure qu’on fait des découvertes, il faut ajuster certains éléments en fonction des nouvelles connaissances.  

Par exemple, pour les animaux ou les végétaux, de nouvelles familles sont créées au fur et à mesure que l’on comprend leurs origines et leurs liens entre eux grâce à la génétique. En 2010, une nouvelle famille d’oiseaux est créée pour les balbuzards. Alors qu’ils étaient avant dans la même famille que les aigles, la structure particulière de leurs pattes et de leurs serres les distinguent des autres oiseaux. (Cette science qui étudie les organismes vivants et tente de les classer en familles, genres, espèces, c’est la taxonomie!)  

Étudier le sol, ça prend de la rigueur

Mais alors, faut-il continuer à avoir confiance en la science? Elle est constamment mise à jour en fonction de nouvelles découvertes. C’est ce qui distingue la science et « c’est justement parce que la science a ce pouvoir de se remettre en question qu’on doit continuer à lui faire confiance… », écrivait d’ailleurs Valérie Borde dans L’actualité. Pour notre part, il est possible d’en apprendre sur la science et sur la quête de la rigueur afin d’atteindre ces objectifs. Pourquoi ne pas appeler une bernache une outarde**? Et pourquoi ne pas laisser place à notre imagination, se poser des questions et comprendre que parfois, on ne sait pas encore la réponse? ¯_(ツ)_/¯

NOTES

* La littérature scientifique, c’est l’ensemble des encyclopédies, des méta-analyses, des articles scientifiques, des comptes-rendus et des thèses qui constituent les connaissances scientifiques.  

** Tu ne savais pas qu’il y a une différence entre une bernache et une outarde? Lis ceci!  

Par Andréanne, éducatrice-naturaliste senior et coordonnatrice des activités Charlevoix

Sources images :  NASA, Dewhurst Donna, USFWS, John A. Kelley, USDA Natural Resources Conservation Service

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