L’oviposition : la ponte chez les insectes

6/8/2019
Choix du naturaliste

Les insectes sont le groupe du vivant le mieux représenté sur la Terre. Ils sont dans tous les écosystèmes et ce, en nombre impressionnant et c’est en partie grâce à leur productivité hors pair, huilée au quart de tour. Disons que les femelles insectes savent ce qu’elles font quand vient le temps de pondre et de donner le maximum de chances de survie à leur progéniture.

Un papillon monarque qui pond son oeuf

Une femelle insecte doit se nourrir intensément pour avoir assez d’énergie accumulée pour produire et pondre ses œufs. Selon les espèces, la femelle peut pondre quelques œufs ou des milliers en une année. Et même, plusieurs fois par année. Ça niaise pas.

Lorsqu’elle se sent fin prête, la femelle fécondée doit trouver l’endroit idéal pour pondre et assurer à ses petits nourriture et sécurité. On appelle cette grande quête, l’oviposition. Il existe des tonnes et des tonnes de types d’oviposition différents. Les œufs peuvent être déposés individuellement ou en masse. Ça peut être sur des plantes spécifiques dont la larve de l’insecte se nourrira. Les papillons monarques, par exemple, pondent un oeuf unique sur un plant d'asclépiade (jamais sur une autre plante), parce que c’est de cette plante que la chenille se nourrit. Certains insectes sont ovovivipares. (Ça veut dire que les œufs se développent dans le corps de la femelle et lorsque l’embryon est mature, les œufs sont déposés pour éclore. C’est le cas de certaines mouches et des pucerons.) D’autres pondent dans l’eau comme les libellules et les moustiques. Les méthodes sont nombreuses, et certaines sont mindblowing!

Un outil de choix : l’ovipositeur

Une madame rhysse cannelle qui pond dans le tronc d’un arbre.

Certains insectes sont spécialistes de la ponte sur les arbres, ou plutôt, dans les arbres : dans les racines, les tiges, dans les troncs (morts ou vivants), directement dans la chair. C’est à l’aide d’un organe spécialisé de ponte, l’ovipositeur, que ces femelles accomplissent cet exploit. Ce long ruban dont la pointe rappelle un sabre, termine l’abdomen de ces insectes et leur permet de percer les végétaux, le sol, ou autre. Ainsi la femelle dépose ses œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation.

Certaines femelles parasitoïdes, comme les rhysses cannelles, ont aussi un ovipositeur pour pondre. Elles ne pondent pas dans le bois, mais bien directement dans leur hôte, qui est généralement un autre insecte duquel la larve de rhysse se nourrira. Lors de l’oviposition, la femelle parasitoïde s’approche de son hôte et transperce son exosquelette à l’aide de son ovipositeur. Elle peut aussi déposer les œufs sur l’insecte ou à proximité de celui-ci. Dans le cas de la rhysse cannelle, la femelle localise des galeries creusées dans la chair des arbres et y pond ses œufs. Après l’éclosion, la larve de la rhysse pourra se régaler des insectes xylophages qui habitent les tunnels. Disons que ces délicats rubans sont de véritables power tools!

L’oothèque, une police d’assurance

Certains insectes comme les mantes et les blattes pondent leurs œufs en masse, mais ne laissent rien au hasard. Dans le but de protéger les œufs des prédateurs ou des conditions climatiques, la femelle produit une capsule rigide appelée oothèque. Ce sac, qui contient les œufs, est composé de protéines qui se solidifient au contact de l’air. Chez les mantes religieuses, l’oothèque, qui a la forme d’un ballon de football, est pondu à l’automne. Ce sera une des dernières actions de la femelle adulte avant de mourir. La femelle prend donc soin de le déposer dans un endroit sûr et stable, à l’abri des intempéries. C’est dans cette carapace protectrice que les 200-300 œufs vont passer l’hiver.

Il existe des tonnes et des tonnes de types d’oviposition différents. Il en existe autant qu’il y a d’espèces d’insectes (et ça, c’est beaucoup)! On aurait pu te parler des léthocères qui transportent leurs œufs partout où ils vont, des guêpes maçonnes qui construisent des condos pour y déposer leur progéniture ou encore des mouches Eurosta solidaginis, spécialistes de la ponte dans les tiges de la verge d’or, qui créent les très visibles galles sur la plante.

Source image : USFWSmidwest

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