Le plein air, c’est quoi?

26/11/2020
Quoi faire?

Escalade de glace aux Chutes Montmorency, randonnée pédestre en plein cœur de l'Estrie, raquette dans la neige fraîchement tombée, kayak de mer autour de l’Île-aux-Amours, au Bic, rabaska sur la rivière des Prairies, canot-camping sur le St-Maurice, vélo de montagne sur les Montérégiennes. Oui, c’est des beaux exemples d’activités de plein air. Mais, c’est quoi au juste ça? « Plein air », ça veut dire « à l’extérieur » (où l’air n’est pas confinée). Si on ajoute le mot « activité », ça peut créer des petites confusions.

D’abord, faisons la différence entre les « activités en plein air » et les « activités de plein air ». Les « activités en plein air », ce sont des événements qui ont lieu à l’extérieur. On inclut ici les cinémas en plein air, les foires, les magasins extérieurs, les marchés publics, mais aussi les activités DE plein air. Les « activités de plein air » (celles qui nous intéressent ici) incluent les sports et loisirs qui se déroulent dehors dans un rapport dynamique avec la nature. Pour ce qui est de la suite de la définition, tout le monde ne s’entend pas. Généralement, on considère les activités de plein air comme non-compétitives, non-motorisées* et elles présenteraient des risques et/ou des imprévus.

On liste traditionnellement comme activités de plein air le vélo, la randonnée, la raquette, les loisirs et sports nautiques (canot, kayak, rafting, planche à pagaie, voile, etc.), le ski, l’escalade extérieure, la spéléologie. Ajoute ici une ribambelle de nouvelles activités qui sont de plus en plus populaires : plongée, observation de la faune, traineau à chiens, fatbike, géocaching, slackline, parapente, canyoning, yoga extérieur, etc., etc., etc.

Depuis quand c’est cool?  

Les activités de plein air existent depuis que les humains sont émerveillés par la nature et qu’ils veulent en profiter autrement que pour leur subsistance. Il faut donc faire une micro différence entre les peuplements nomades au Paléolithique qui se déplaçaient en suivant les troupeaux et nous qui parcourrons la réserve du Cap-Tourmente un samedi matin. Oui, les premiers humains faisaient de la randonnée pédestre, mais c’était directement lié à leur survie. Même histoire avec l’utilisation de raquettes et de canots comme outils de déplacement, par les Premières nations. Heureusement, quelques aventuriers se sont inspirés de ces ingénieux prédécesseurs et ont développé la pratique du plein air dans un cadre organisé.

On dit que c’est à la fin du 18e siècle, alors que l’alpinisme de groupe (dans les Alpes en France) et la spéléologie deviennent des loisirs de plus en plus communs, qu’on commence à voir apparaître les notions de plein air. Un siècle plus tard, motivé par la qualité de vie pas mal dégueux dans les villes qui s’industrialisent**, le monde, en quête d’air pur, ressent l’appel de la nature sauvage. C’est le début du camping organisé. Après 1940, alors qu’aller en nature est chose relativement courante pour les bonnes familles, on constate une diversification des approches et des pratiques. Ski, canot-camping, expédition vers le Nord du Canada, rabaska : une offre qui répond à la demande.

Aujourd’hui, on parle de plein air de masse. Et c’est une bonne chose! Au début des année 1990, les sports extrêmes, comme le vélo de montagne, l’escalade, le kayak, ont connu un essor important. Cet engouement a permis de démocratiser la pratique du plein air. Puis s’en ait suivi une véritable vague « plein air ». La qualité et l’accessibilité du matériel et des sites de plein air, ainsi que l’accès à l’information sont les deux principaux  moteurs de cette popularité fulgurante. Le plein air, c’est pour tout le monde et ce, même en ville.  

Au Québec

Les deux tiers des Québécois pratique une ou des activités de plein air. C’est beaucoup de monde. Ça représente une large majorité de la population qui fait de l’activité physique et qui profite de la nature. En plus, on ne va pas se le cacher, qui participe à remplir les coffres d’un secteur économique important de notre province.***

Ce que les Québécois aiment : le vélo sur route et sur piste cyclable, la randonnée pédestre et la marche hivernale en sentier. Pas loin derrière, la raquette, le canot et le kayak figurent dans le top 10 des activités de plein air les plus pratiquées. Et on ne fait pas ça en solo. Au Québec, le plein air, c’est une histoire de gang, de famille ou d’amoureux. Les jeunes sont d’accord à 84 % : ils feraient plus d’activités de plein air s’ils avaient plus d’opportunité, ce qui est très encourageant pour le futur de la pratique.  

Montréal et le plein air urbain

Opportunité, c’est souvent synonyme de proximité. À Montréal, la pratique du plein air est riche, mais encore méconnue. Avant d’aller plus loin, tu vas nous dire que « plein air » et « urbain », c’est contradictoire. Et on va te répondre que t’as raison! Le contact avec la nature en plein cœur d’une métropole, ce n’est pas facile à imaginer, mais c’est réel. Le concept de plein air urbain, c’est une notion élargie du plein air. Le rapport dynamique avec la nature se fait dans les espaces verts et les parcs urbains, dans les écoterritoires de la trame verte et bleue de Montréal par exemple.

La piste cyclable qui longe la rivière des Prairies, sur le Parcours Gouin, c’est l’endroit idéal pour faire du plein air en milieu urbain. C’est une activité physique qui offre un rapport privilégié avec la nature, mais en ville. Escalade extérieure au Parc Jean-Drapeau, randonnée pédestre dans le parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard, canot sur le lac des Deux-Montagnes, le surf et la descente en rafting des rapides de Lachine. Pas de blague, la liste est longue pour faire du plein air à proximité, même pour les Montréalais. La plupart des sites sont même accessibles en transport en commun. Là, on parle d’opportunités!  

Les biens faits du plein air  

Que ce soit entre deux gratte-ciels à Montréal, dans l’astroblème de Charlevoix ou dans l’immensité de la Côte-Nord, tout le monde s’entend sur les bienfaits de la pratique du plein air. Évidemment, l’activité physique que ça implique est sans aucun doute excellente pour quiconque. On ajoute à ça, le contact avec la nature : ça réduit le stress, ça stimule nos sens, notre concentration et notre créativité, ça nous rend de meilleure humeur et de manière générale, ça nous tient en meilleure santé. Plus de nature, c’est aussi des milieux de vie plus intéressants. Par ricochet, investir dans la nature, c’est favoriser, non seulement le récréotourisme, mais aussi la biodiversité!! Win-win!  

Au Québec, en ville et ailleurs, il y a un énorme potentiel pour la pratique du plein air et son développement. Alors ouvre l’œil, dans les prochaines années, l’offre va exploser d’avantage avec des activités d’initiation en tout genre, faciles d’accès, dans différents lieux (de plus en plus inusités peut-être), où tu peux louer du matériel ou l’acheter à petit prix. C’est un futur extrêmement intéressant, n’est-ce pas?  

NOTES

* Honnêtement, tu peux avoir la définition qui te fait plaisir, si tu veux inclure la motoneige dans les activités de plein air, you do you. On fait juste synthétiser la littérature qui existe déjà.

** Les villes sont en pleine expansion, ce qui vient avec son lot de pollution et des normes d’hygiène qui ne sont pas tout à fait au point. À l’instar des milieux urbains de l’époque, des maladies comme la tuberculose, sont, elles aussi, en pleine expansion. #contrairedecool

*** L’impact économique annuel de la pratique des activités de plein air (incluant la motoneige) au Québec, s’élève à plus de deux milliards de dollars.

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste senior

Sources images :  PickPik, Pixabay, Needpix

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