Inondation et crue printanière

19/3/2020
Qc-Nature

À l’aube de la saison des crues (et de la Journée mondiale de l’eau), on a cru (héhé!) bon de te faire un petit topo sur les inondations printanières, pour éviter les débordements. Alors une inondation, c’est lorsque la quantité d’eau dans une rivière* augmente et sort de son lit normal. (Le lit de la rivière, c’est là où elle coule.) Elles peuvent être causées par des pluies importantes, la fonte des neiges ou le bris d’un barrage qui crée l’augmentation du débit de l’eau, et hop, ça sort du lit. Une embâcle de glaces, une réduction de l’espace d’écoulement, la forme du bassin versant et le climat peuvent aussi influencer des inondations. Une inondation, ça peut arriver à n’importe quel moment de l’année.


Photo prise en avril 2017, lors des importantes crues

En contrepartie, une crue printanière, ça a lieu (surprise!) au printemps (on dit entre le 15 mars et le 15 mai) lorsque le niveau d’eau d’une rivière monte de manière inhabituelle. Une crue normale, accompagnée de facteurs aggravants comme beaucoup de précipitations, des tonnes de neiges qui fond** et les embâcles, ça peut créer une inondation. Ce sont d’ailleurs le type d’inondation le plus fréquent au pays.

Une solution, mais limitée

Ce sont les barrages qui nous permettent de gérer les surplus d’eau des crues. À l’automne, les réservoirs des barrages se remplissent. Pendant l’hiver, on évacue le plus possible d’eau pour en retenir le plus possible au printemps. Ce qui permet d’éviter que la totalité de l’eau de crue vienne gonfler nos rivières d’un seul coup, mais plutôt de manière contrôlée et progressive. Toutefois, on est limité par la grandeur des réservoirs.

Le cas de 2017-19

Deux mois de précipitations printanières (liquides et solides) plus qu’importantes, ajoutées aux basses températures et au double de la neige tombée en hiver en train de fondre dans la zone du bassin versant de la rivière des Outaouais ont créé des inondations historiques. Normalement, le débit de la rivière des Outaouais varie d’une année à l’autre, parce que les conditions météo varient elles aussi. C’est Mother nature qui détermine les précipitations (et donc, les occurrences d’inondation). On parle d’une probabilité annuelle entre 1 et 5 % de chance d’avoir une inondation printanière, chaque année. Même si les crues printanières forment des patterns, il est tout de même difficile de prédire les inondations puisque beaucoup de facteurs sont en cause. En 1974 et 1976, le Québec a subit d’importantes inondations printanières et au cours des 20 années suivantes, rien du tout.

Montréal en avril 2017

Alors, comment planifier le futur et surtout, la question qui brûle les lèvres de tout le monde, est-ce qu’on aura droit à des inondations plus fréquentes, ou encore, tous les ans? La réponse est complexe.

On pourrait parler de changements climatiques qui perturbent les composantes du cycle de l’eau et les quantités reçues de précipitations. Mais le territoire fait varier le tout. Des prédictions (et des modèles) supposent que pour les cours d’eau avec des bassins versants importants, comme la rivière des Outaouais, à long terme (disons une projection sur 100 ans), il y aura une baisse des probabilités d’inondation. Toutefois, les risques ne sont jamais exclus de ses prédictions (c’est seulement moins probable)***.

Il est assez rare que Mother nature se laisse influencer par les statistiques… Le niveau de l’eau est intimement lié aux complexes phénomènes météo, aux aléas du cycle de l’eau et à la dynamique des bassins versants. Il faut donc observer d’année en année les facteurs qui influencent les débits des rivières et espérer rester bien au sec.

NOTES

* On va parler de rivière pour le bien de ce billet, mais saches que les inondations peuvent arriver sur n’importe quel type de cours d’eau, autant un ruisseau qu’un fleuve. Comme le Québec est le champion des rivières, on va les prendre pour exemple ici.

** En plus, au printemps, le sol est saturé d’eau et encore partiellement gelé, sa capacité à absorber l’eau est donc réduite et ça, ça n’aide pas les rivières à ne pas déborder.

*** « Il y a plusieurs simulations qui tendent à montrer que les crues les plus extrêmes devraient continuer à s’amplifier pendant un certain temps, mais ce type de résultats ne se retrouve généralement pas dans la majorité des simulations. »

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Sources images : Pixabay, Wiki

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