Les derniers cours d’eau à Montréal

16/1/2020
Choix du naturaliste

Montréal, c’est une île et pour une ville insulaire comme la nôtre, les cours d’eau, ça fait partie du quotidien. On est bien entourés : on t’as parlé de la rivière des Prairies, de son eau, de ses problématiques, de l’importance de sa biodiversité. On est aussi bordé par le fleuve qui lui n‘a pas besoin de présentation (quoiqu’on te le présente ici). Mais qu’en est-il des cours d’eau qui ne sont pas autour, mais bien SUR l’île de Montréal? Notre gros îlot est assez grand pour supporter 2 029 379 personnes, des centaines de parcs urbains, un mont, une douzaine de bassins et de lacs (la plupart artificiels). Pourtant, il ne reste qu’une poignée de ruisseaux à ciel ouvert. On regarde donc pourquoi les cours d’eau sont si peu nombreux chez nous.

Disparus au nom de la propreté

À l’époque où on l’appelait encore ​Tiohtià:ke, ​l’île de Montréal avait un complexe hydrographique à faire rêver. Des lacs, des bassins, des rivières avec leurs affluents et des centaines de ruisseaux parcouraient le territoire. La rivière Saint-Pierre, faisait partie du nombre. Elle prenait sa source dans CDN/NDG et se jetait dans le fleuve à la hauteur de Pointe-à-Callière. Elle s’élargissait pour former le fameux lac à la Loutre, où se trouve aujourd’hui l’autoroute 20 et l’échangeur Turcot. Pour des raisons d’organisation, cette rivière est devenue le premier égout à ciel ouvert (oui, oui, tu as bien lu) de la ville.

Au fur et à mesure que la population a augmenté sur l’île, des problèmes de salubrité sont apparus et en 1832, on décide qu’il est grand temps d’envoyer tout ça sous terre. En partie canalisée, la belle p‘tite rivière Saint-Pierre devient le premier égout-collecteur de Montréal. Qu’est-ce qu’on remarque à ce moment-là? Canaliser les ruisseaux, ça fait de la place pour construire! On réserve le ensuite même sort à la rivière Saint-Martin qui coulait du Mont-Royal et passait à travers le Plateau, le parc Lafontaine (qui n’existait pas à l’époque) et le quartier latin, pour se jeter dans le fleuve. Adios! Au 20e​ siècle, on finalise la canalisation de la rivière Saint-Pierre. Bye aussi! Ce ne sont pas les seuls. Des dizaines de ruisseaux sont aujourd’hui canalisés sous la ville ou remblayés, pour faire de l’espace, pour des raisons d’organisation ou de sécurité.

Aujourd’hui, les derniers vestiges

Aujourd’hui, la plupart de ces cours d’eau font partis des ​5 000 kilomètres de conduits souterrains, collectant les eaux usées et les eaux de ruissellement de la pluie et de la neige de la ville. ​Tu peux imaginer que la qualité de l’eau de ces cours d’eau est plutôt mauvaise.

Une douzaine de ruisseaux reste encore dans leur lit d’origine, à ciel ouvert (certains seulement en partie) à Montréal sur un système hydrographique qui, on te le rappelle, aurait fait des jaloux, il y a de ça 300 ans… Comme pour leurs cousins souterrains, ces cours d’eau ont une qualité d’eau désastreuse (elle s’améliore, mais ce n’est quand même pas beau-beau). Le programme RUISSO de la Ville veille au grain et fait un suivi tous les ans pour tenter de maintenir ces quelques cours d’eau en santé. Pourquoi? La pollution qu’on trouve dans ces ruisseaux se retrouve aussi dans la rivière des Prairies et dans le fleuve. Alors, en plus d’affecter la biodiversité des ruisseaux, toute cette saleté affecte aussi celle des grands cours d’eau! Comme les ruisseaux sont fragilisés par les activités humaines, leurs écosystèmes déséquilibrés sont très propices à être pris d’assaut par les espèces exotiques envahissantes comme le nerprun, le phragmite, la renouée du Japon et on en passe.


Le ruisseau de Montigny

Un ruisseau ça a l’air de rien, mais ça a des avantages réels. Ils permettent une gestion naturelle des eaux pluviales, ce qui est essentiel, spécialement sur une île. C’est un service écosystémique. Ils créent des corridors de biodiversité non négligeables permettant la colonisation ou la survie d’espèces vulnérables, comme c’est le cas de l'érable noir aux alentours du ruisseau Bertrand. Et franchement, dans une ville comme la nôtre, avoir la vue sur un ruisseau, ça permet de relaxer et de reconnecter avec la nature. Non? Avoue qu’on t’as donné le goût de les voir, ces ruisseaux!

Profite de nos audioguides pour découvrir le Ruisseau Bertrand ​qui traverse le parc-nature du Bois-de-Liesse. Fais un saut à Anjou pour admirer les cascades du Ruisseau-de-Montigny. ​À l’extrémité est de l’île, on trouve aussi la coulée Grou et le Ruisseau Pinel, puis dans l’ouest, tu peux voir le ruisseau à l’Orme. Attends pas, tout d’un coup ils disparaissent…


Ce projet a été rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Faune du Québec et au soutien financier d’Hydro-Québec.

Sources images : Archives Montréal, Luc Lavoie

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