L’adiante, la plus belle fougère du pays

9/9/2019
Vedette du mois

On te présente une fougère chère à nos cœurs qui tapissent encore quelques parcelles de nos érablières. Même le frère Marie-Victorin l’a écrit dans la Flore laurentienne : « C’est la plus belle fougère du pays » (peut-être de l’Amérique du Nord) (peut-être du monde entier!!). On l’appelle Capillaire parce que ses tiges sont aussi fines que des cheveux d'ange. Son nom latin, adiatum (qui veut dire imperméable), rappelle les gouttelettes qui perlent sur ses frondes. C’est définitivement un autre petit bijou de nos forêts. Voici le portrait de l’adiante du Canada.

Tout un spectacle

Ses feuilles (ou frondes) sont délicates et divisées en plein de petits segments presque triangulaires. Elles ressembles à des éventails étalés à l’horizontal. Le tout est suspendu au bout d’un pétiole très foncé qui pousse en spiral. Vue de haut, c’est tout un spectacle. Son vert pâle et son look bien à elle font que les horticulteurs capotent sur cette fougère. Tout le monde la veut dans son jardin! Au printemps son rachis (la tige centrale) est rouge ce qui donne un contraste épatant : une véritable oeuvre d’art. Et la qualité de ses feuilles à ne pas plier sous la pluie, en plus de l’éclat qu’elles prennent lorsqu’elles sont couvertes de gouttes, attirent l’oeil et ce, depuis toujours. C’est une des premières plantes du Québec a voir été décrite scientifiquement. On aime croire que c’est parce qu’elle est si belle qu’elle a tout de suite charmé les naturalistes.


Pas touche!

Pour pousser, elle nécessite de l’ombre, un sol riche, comme dans les érablières du sud du Québec où l’on retrouve des d’autres espèces comme les tilleuls, les bouleaux et les caryers. Elles ont besoins de beaucoup d’humidité, il est donc possible de trouver des colonies de capillaires près des milieux humides. On en trouve même à Montréal, entre autres au Bois-de-Liesse et au Bois-de-l’Île-Bizard.

Par contre, comme les conditions parfaites pour l’adiante se retrouve dans des zones restreintes, ses populations se font de plus en plus rares. Bien qu’on ne soit pas inquiet de la voir disparaître (ouf!) et que sa situation soit moins alarmante, son histoire ressemble à celle du ginseng à cinq folioles. En plus du broutage excessif et de la diminution des érablières dans les basses-terres du Saint-Laurent, cette fougère incroyable fait face à une autre menace : la cueillette illégale. Comme des p’tits voleurs, des amateurs d’horticulture vont chercher en milieu naturel des individus matures complets ce qui réduit le succès des populations. Elle est désignée vulnérable ici depuis 2005, il est donc interdit de récolter plus de 5 plants annuellement, mais comme la police de la forêt ne peut pas faire le chien de garde devant de toutes les tales d’Adiantes, c’est assez difficile de contrôler ce braconnage.


On se croise les doigts et on garde foi en l’humanité pour qu’on laisse notre trésor national de fougère tranquille, là où elle doit prospérer. On est encore chanceux de pouvoir la trouver facilement. Alors, à ta prochaine rando, cherche-la. Entre deux érables argentés, tu ne pourras pas manquer ses belles spirales vert clair qui brillent dans les minces rayons de soleil. Tu vas tomber en bas de tes bottes tellement c’est beau!

Par Anne-Frédérique, éducatrice-naturaliste

Source image : Anne F. Préaux

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