Les teintures de la nature

22/7/2019
Choix du naturaliste

La nature, on l’utilise à toutes les sauces : pour se nourrir (comme ton blé d’inde), pour construire (comme pour un shack en bois rond), pour se divertir (comme quand tu pêches ou que tu écoutes un de nos audioguides en randonnée). On appelle ça les services écosystémiques. Nous, les humains, on en profite depuis… toujours. On se penche ici sur un de ces services dont on n'entend jamais parler, principalement parce qu’aujourd’hui elles ont été remplacées par des substances artificielles : les teintures naturelles. On inclut dans le terme « teinture » tout colorant qui peut donner une couleur à une matière qui à la base est incolore.


Jusqu’à la fin du 19e siècle, les couleurs (enfin, les teintures) ne pouvaient être produites qu’avec des éléments de la nature. Dans la Préhistoire, on utilisait principalement des pigments minéraux comme l’oxyde de fer pour créer du jaune, du rouge ou de l’ocre. À partir de l’époque de l'Égypte ancienne, on commence à utiliser des extraits de plantes, d’arbres et de lichen (comme le safran pour faire du jaune et le pastel pour faire du bleu). Puis, la gamme de couleurs devient de plus en plus impressionnante. Les pigments d’origines animales sont de plus en plus fréquents. Jusqu’à ce que les développements en chimie permettent la mise au point de colorants et de teintures artificielles comme celles qui sont utilisées aujourd’hui pour teindre tes bas oranges fluo et tes jeans pré-troués.

Safran en fleur

On a fait une sélection de pigments de la nature qu’on utilisait pour teindre les matières textiles avant l’ère industrielle. Tu vas voir, il y en a des pas mal surprenant!

Le safran

Dès l’Antiquité, dans les peuples méditerranéens, on utilisait la fleur du safran (qui est la cousine du crocus) dont on trempait les stigmates dans l’eau bouillantes pour en faire une solution dorée. On pouvait aussi utiliser ses étamines rouge vif pour colorer les soieries.


L’amla

Ce sont les feuilles et le fruit de cet arbre népalais qu’on broyait pour donner du jaune, du vert, ou du noir. On utilisait souvent la poudre d’Amla pour atténuer les teintes de rouge, qui étaient naturellement très riches.

Le vert-de-gris du cuivre

Depuis l’Antiquité, on récoltait un pigment issu de la corrosion du cuivre pour teindre, entre autre, les enluminures. On l’a vite mis de côté parce qu’il ne tenait pas et sous une trop grande lumière, il virait au brun. ¯\_(ツ)_/¯ Toute les teintures ne sont pas parfaites!

La cochenille

On fait sécher cet insecte et on le réduit en poudre qu’on appelle du carmin. L’extrait rouge, orange ou écarlate tiré de ces petites bibittes vient du taux anormalement élevé d’acide dans leur corps. Cet acide est produit par la cochenille pour se défendre des prédateurs. Ironique…

Le sulfure de mercure

On broie ce sulfure (qui est le résultat d’un mélange de soufre et de mercure) puis on obtient une poudre rouge écarlate qu’on appelle cinabre, très près du rouge cochenille. C’est à partir de ce pigment qu’on obtient la couleur vermillon, célèbre pour sa toxicité…

Le genre Murex

C’est de ces escargots aquatiques que les Phéniciens tiraient un pigment pourpre profond. Parce que la production de cette couleur était tellement dispendieuse, les monarques et les bourgeois étaient les seuls à pouvoir se payer du tissu pourpre. C’est aussi cette couleur qui représente le pouvoir dans l’Église et à Rome…

La garance des teinturiers

La couleur garance, un rouge vif, est produite par les rhizomes de cette plante. Elle est largement cultivée, encore aujourd’hui, et ce, depuis l’Antiquité. Selon les techniques, les pigments qu’on obtient peuvent varier du rose pâle au rouge sang très intense.

L'indigotier

Le classique indigo était produit en tirant un extrait de la plante fermentée. Cette substance était incolore jusqu’à ce qu’elle oxyde et devienne bleue.

Lapis-lazuli

Ce type de roche métamorphique est célèbre pour sa couleur bleu outremer (ou ultramarine). Au moyen-âge, on broyait la pierre et le pigment était utilisé pour teindre les draperies. On l’utilisait aussi en peinture : Vermeer l’a rendu célèbre avec sa Jeune fille à la perle.

Plus proche de nous, les premiers habitants de notre continent utilisaient eux aussi les éléments de la nature pour teinter ou colorer leur vie de tous les jours. Les racines de la sanguinaire du Canada (Bloodroot en anglais), la savoyane, ou l’argile donnaient du rouge vif. Ils produisaient les jaunes avec de la terre et du lichen. Ce ne sont que des exemples sur quelques dizaines d’options (variant selon les régions). Le nombre de colorants chimiques et artificiels aujourd’hui se comptent par milliers. Bien entendu, certains artisans utilisent encore des teintures naturelles, mais c’est assez marginale comme pratique.


Sources images : Pixabay, Pixabay

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